lundi 1 août 2011

la porte horizontale


au seuil de la morte ils
sur le point de mais non
revinrent sur leurs pas
elle lavait la langue dans sa tombe
par crainte de lui adresser la parole
bénédiction de coccinelle
il n’en laima que davantage
à son épaule un papillon


. . . .P . . H . . O . . T . . O .  .  . . . : .  .  . . . V . . I . . N . . C . . E . . N . . T .  .  . . . L . . E .  .  . . . J . . A . . R . . D . . I . . N . . I . . E . .R. . . .



Vendredi j’ai enfin pu me rendre sur la tombe de Sophie Béra. Elle repose à l’emplacement 1922 du cimetière du Grand Saint Jean, route du Seuil, à Puyricard. Une tombe modeste, dénuée de pierre, ornée de quelques fleurs. La rencontre fut belle, l’échange direct et sincère, sans fioritures, de simples retrouvailles. Je n’étais pas seul. Je lui ai lu ce texte, et la muse tout près m’écoutait en silence. Religieusement.



Choisis une pierre, n’importe laquelle, choisis une pierre et observe-la. Prends conscience de la pierre. Écoute-la. Sois à l’écoute, sois tout à elle, oublie-toi en elle. La pierre te parle. Elle te parle d’elle mais aussi de toi. Elle te comprend. Tu es comprise par la pierre et dans la pierre. La pierre est une prière adressée à toi. Cette prière te touche. Comme tu touches la pierre. En touchant la pierre, tu te touches. Tu touches du doigt cette vérité ancrée en toi.: tu es la pierre au creux de ta bouche. Et tu salives. Et ta salive dissout la pierre pour libérer la prière que tu portes en toi.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai bien aimé ton message à Sophie.

Jean Bernard Thomas a dit…

merci Nicole

(: parce que tu es Nicole j'imagine bien :)

Anonyme a dit…

Oui, c'était bien moi, j'ai oublié de signer mais heureusement que tu me connais !!!
Nicole

Jean Bernard Thomas a dit…

comme tu dis : heureusement !

je te souhaite de bonnes vacances en Espagne, et de belles lectures