samedi 27 février 2010

l’or que le temps

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il s’est immobilisé, frigorifié
elle a chanté seule, oubliée
tout est devenu silencieux

Marie-Claire




je n’irai pas travailler
je marcherai sur l’eau
je vivrai seule sur l’île

il exprime son émotion
il me parle d’amour
elle me raconte une histoire

nous avions passé une bonne soirée à la mer

Fatima B Oran




J’irai m’asseoir sur ma tombe. Je me raconterai des histoires de lynx, pour ne pas oublier.

Je n’ai plus dans la tête que des histoires de bêtes, tristes, méfiantes et désabusées.

Il y a des milliers d’années, c’est ce que j’étais : un lynx aux yeux mordorés.


Marie-Ange H





je serai debout

je suis encore là

j'étais dans tes bras immobile

je ne serai plus là pour toi

la vague continue à déferler

les aiguilles de ma montre ne cessent de tourner

je me suis sentie épuisée

plus rien de nous ne restera

la neige devient glace

j'ai cessé de danser


Sophie Béra






tu seras toujours là

le bruit s’assoupira

nous aurons tout le temps


je m’arrête

je sens le monde qui bruisse

je me remplis d’espace


je ne l’ai pas senti

ça n’a pas duré

j’ai virevolté


je me suis envolée



Marie-Odile



Atelier d'écriture de la Planète des Signes à la bibliothèque Méjanes,
Aix-en-Provence, mardi 26 janvier 2010, avec Cultures du Cœur.


hommes à genoux, hommage à nous

.
Les jambes des femmes sont des compas
qui
.arpentent .le globe terrestre .en tous sens
et lui donnent
son équilibre et son harmonie.
F r a n ç o i s ..
.. T r u f f a u t

°°à°° l____i____e____n




Il fonçait tête-bêche
dans les jambes incarnats
de l’anonyme féminin

Tout feu en sa flamme

il déliait la soie de ses mains
pour effleurer la cadence ardente
de ses tauromachies

jeudi 25 février 2010

l'échange

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la roue de l’avis te roue de coups francs
à l’angle du temple se tient l’ange du temps


les temps changent
les anges chantent
ils t’enchantent


l’invitée de lumière crue
a pris corps sous la lune

sur l’échelle de riche terre


en toi j’ai trouvé une alliée
née
désaliénée



les temps changent
les anges chantent


ils te louent
ils te changent
en louange


la route du vent te pousse en avant
quand l’ange du temps se tient dans ton temple


mercredi 24 février 2010

boustrophédon

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Texte Morse

Aucune de ces sensations n’a de signification en soi et pour soi, mais dans un contexte donné elles peuvent contribuer toutes ensemble à la découverte d’une signification à laquelle elles s’adaptent mieux dans leur complexité.


Texte Sémaphore

Aucun signe n’a de signification en lui-même et pour lui, mais dans un contexte collectif donné il peut contribuer à la compréhension d’un système signifiant.


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Roberto_Comini
Installation vidéo ..du 1er au 6 mars 2010,
vernissage
le lundi 1er à partir de 18 h 30,
Galerie du Tableau
.(cliquez).. à Marseille.
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mardi 23 février 2010

stèle stellaire

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Je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous

Tristan Tzara, L’Homme approximatif.






La fin des voyages s’accélère dans le chaudron empli de jeux ébouillantés.

Le relais des saisons intermédiaires ajoute à l’ambiance générale autorisée
une réserve d’archives épistolaires tirées depuis le cœur.


De l’action divise notre fierté suscitée séduction au pays des tortues de jade.

Les longs jours s’amusent comme des fous au pied de nuages doux.

On s’y chauffe au passage.



Mes compliments à celle qui s’est sue par ici

et par la septième porte

a troqué ses dentelles contre des ailes de vampire

sur le corps de deux heures a volé ma couronne

pour une atteinte au glaive en forme de boomerang

m’est revenue antique pour un ultime bras de fer

avant de s’abandonner aux charmes du ruisseau

que couvrent des fougères lui soufflant des incises

dictées par le vol d’un dragon saoul.



Elle a des yeux de mythe

pour percer mon étoffe secrète

et des bottes de sept lieues

pour me conduire

d’un geste sûr et élégiaque

au bord de la mer Égée.



Elle est mon égérie

par mon sexe érigée.



petites nébuleuses de causalité

.


Marguerite est sortie de la maison pour prendre la voiture et tombe dans la rue. Elle tombe et se casse la tête beaucoup.

Chaque année les hommes ont fait des expériences afin de trouver de nouvelles solutions pour la vie nationale.


Angela




Le baptême initiatique de Kéziah
Il subira la circoncision
Ce sera une belle fête.

Demain matin j'irai au marché
Il me faudrait des bananes plantains
Pour un dîner entre amis.

Pour le 8 mars, jour qui nous est consacré
Réunissons-nous afin de fêter l'événement
Et découvrons-nous futures femmes de lettres.

Femmes du monde
Parons-nous de nos plus beaux habits
Et de nos plus beaux amis.



Mawoussi





Un luxe de riches fait la faim que tuent tous les jours.

Entre les barreaux et les fenêtres il y a des sentiments qui souffrent.

La joie et la tristesse nourrissent le cœur qui navigue dans l'océan.

Une large rivière est une source de gourmandise chez les paysans.



Fatima B Oran




Il neigeait toujours. Le facteur apporta un télégramme. Elle avait fait un rêve affreux.

Une lune jaune apparut. La fin des temps était arrivée. On entendit une plainte. Les ombres levèrent leur macabre capuchon. La voix faiblit et disparut définitivement.

Un beau parleur ! Dommage pour une si jolie fille ! Des larmes coulent sur ses joues. Pour la consoler de l'inconsolable, la famille s'est attardée à table.

Il trouve préférable, pour sauver l'honneur, de monter à l'étage avec son fusil de chasse. Après l'attaque, il décide de s'écarter.


Yolande





Atelier d'écriture de la Planète des Signes à la bibliothèque Méjanes,
Aix-en-Provence, ce jour, avec le concours de Cultures du Cœur.


corpus poeticæ

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P A R O L E ...D E ...L U N E
A U - D E L À ..D U ..J O U R



J’en suis sûr, en descendant de la terrasse, il faut que la lumière de la chambre à coucher y jette son corps. La journée a été illustre dans le monde. Mais lorsque les enfants sont debout, la vieille fille obsédante claque des dents entre déflagration et mélange d’existences, symbole de vie. Il y a aussi des rouleaux de véritables renoncements. L’homme replie, encore brûlant, un voyage initiatique. Il passe en courant dans l’antichambre des chiens, comme un spectre usé par le vent. Un jour sans lui s’endort heureusement. La violence s’apaise, la cheminée intime et universelle cache le corps de l’espoir. La lumière s’est arrêtée.


Angela, Fatima B Oran, Celia, Nicole Diaz, Goundy, Marie-Ange H,
Narjès
Hattab, Mawoussi, Jean-Bernard Thomas & Yolande.
Atelier d'écriture de la Planète des Signes à la bibliothèque Méjanes,
Aix-en-Provence, ce jour, avec le concours de Cultures du Cœur.



l'invitée

personne n’est dupe de part et d’autre de la vie

sinon la vie elle-même éprise de son propre feu

parce qu’elle s’élance et se tempère aux écorchures d’une quotidienne redéfinition

elle se palimpseste l’inceste en de multiples déclinaisons entomologiques

qui n’abusent qu’elle

et surtout pas les pierres

la mer vient de déferler dans sa petite chambre à bon braz le corps marée

elle lui chante le don il saisit l’occasion

ils plongent

se coulent dans une prière

au bord du rouleau ils ont repêché la lumière



photo : scripturacontinua, KALEID editions



lundi 22 février 2010

atelier d'écriture : Terre éluciderait

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Les murs t’enferment soit pour te protéger, soit pour te punir de l’oubli. Parfois toi-même as monté une à une les briques.

Ne mens pas, disent les murs, je t’ai vu faire des joints de plâtre et de ciment, peindre de mille couleurs, les briques, pierres et moellons, mais dans les murs la couleur vieillit, se délave, et finit par partir. Et oui, les murs ne durent pas, ils s’effritent comme les vieux, la peau ridée, molle et sans sourire, ils perdent leurs dernières teintes.

Est-ce que les murs ont frémi, ou bien se sont-ils réjouis de te faire peur, de t’avoir enveloppé de leur protection morbide ?

Il y a ce qui brille, les murs, eux, assombrissent tes jours, tes lunes, mais bientôt tu comprends que les murs auraient pu te faire peur mais ils ont raté.

Non, les murs ne sont pas protecteurs, ils emprisonnent si tu te fais avaler par les couleurs, par la chaux vieillie, suante.

Les murs sont bruyants, ils parlent d’histoires que tu as crues tiennes.

Non, les murs n’élèvent pas, ce qu’ils veulent, c’est défendre leur oripeaux et chaque mur est pour la liberté un fossé de boue, une rivière de puanteur, un océan de cadavres.

Mais quand les murs s’effondrent, ils pleurent comme toi de devoir enterrer leurs fondations.

Pourtant, les murs sont aussi des corps qui font rêver.


F:l:o:r:e:n:c:e:::O:f:f:r:e:
t















Sur le parvis de crottes,
Elvire, depuis sa grotte de survie,
frotte une carotte avec envie…
V::::::::::::::::é:::::::::::::::r:::::::::::::::::o

















La séparation te fuit.

Pourquoi tu ne veux pas le reconnaître ?

Nomme la séparation.

Dans la séparation, le mot grandit, la séparation ne peut pas, elle profite à qui sait l’écouter. Est-ce que la séparation a bâti ou a-t-elle détruit ?

Il y a ce qui rend la séparation difficile.

Il y a ceux qui rendent la séparation difficile.

La séparation permet d’être soi-même.

La séparation aurait pu te faire grandir.

La séparation n’est pas un passe-temps.

Elle dit les blessures, la séparation est fragile, elle croît.

La séparation ne vient pas, ce qu’elle veut montrer c’est le choix.

Chaque séparation est pour la personne le moment de la paix.

Quand la séparation prend par surprise, elle te permet d’être toi-même.

La séparation est aussi révélation qui rassemble tes forces pour t’amener vers un Ailleurs



F:a:t
:f:a:
t

















Entre deux doigts essayez de tendre le temps
dans un compartiment étendu sur l'oeil
et parlez au présent.


STOP

amour près des yeux
sagesse d'amour pour
parole solennelle



J:e:a:n:-:B:e:r:n:a:r:d:::T:h:o:m:a:s



















L’esprit t’échappe, ma chère, tu cours, tu t’essouffles, tu halètes, tu espères, te cognes, dans l’écho tu te perds.

Ne pars pas, dit l’issue ! Trouve-moi, ne cherche pas !

Commence à voir, dit Ulysse. Dans l’issue le vide sue et laisse une solution sans évidence et pense à l’errance, mon errance (mon enfance).


L’issue n’aimerait pas, elle reste et t’attend,

pense.

Est-ce que l’issue a compris, ou bien a-t-elle fui ?

Il y a ce qui brille, l’issue point. Regarde le matin. L’issue aurait pu être évidente et ne pas te laisser dans l’errance…

L’issue n’est pas rare. Elle éclaire. L’issue est belle, elle compose :

elle – l’espace – (ta) place.

L’issue ne jouit pas, ce qu’elle veut c’est sourire. Chaque issue est pour nous la mer de place. Espace.

Quand l’issue vient, elle vit, elle voit.

L’issue est aussi la présence qui surprend.


A:u:r:o:r:e:::S:a:l:o:m:o:n