LA TERRE ÉTAIT TELLEMENT ÉPRISE DE SA PROPRE BEAUTÉ QU’ELLE AVAIT CRÉÉ UN MIROIR
POUR ILLUMINER SES CREVASSES LA NUIT
la lune
a fait le plein
de nos rêves
et les couve
sous nos pauvres paupières
obstinément fermées
devant l’horreur
des papillons de nuit recouvrent les visages
un fleuve humain emporte les mensonges
le temps se brise dans son reflet
le bon sens se dérobe et la raison se prostitue
des cœurs roulent à terre à peine mûrs
mais c’est parce que l’indifférence les piétine
que la terre en est gorgée
alors des mains
multiples
et invisibles
se déplacent
à travers l’espace
elles nous traversent
nous fouillent nous explorent
nous parcourent nous
trouvent ce dont nous n’avions pas idée
ou si peu si vague si infime au creux de nous
et nous l’apportent en offrande
ce trésor que l’on croyait dépassé
ce présent que nous n’avions pas su nous
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