mercredi 16 décembre 2020

encore des arbres en corps


sabrer





barrés 





       

j’habite dans la forêt mais ils ont coupé les arbres
       

leurs ombres viennent me voir la nuit
me racontent la vie d’avant ici



       

j’habite dans l’ombre d’une forêt qui n’est plus

     

c’est la forêt des heures les plus sombres
se balançant au rythme des peurs libérées




       

on y entend le pouls du temps qui s’accélère
ponctué par des rafales d’angoisses
et tous nos cris emmitouflés





   



 les yeux hurlent
    nos yeux sont des animaux

nos yeux sont dans les arbres
      des animaux qui hurlent

 tandis que nous nous taisons
l’oreille collée à la cloison
     on se ravive on se ravit

 on se ravise
      à la limite des confins




 on s’était tus interdits  
 mais la vie aura toujours raison de nous  
 oraison de nous dire tout  



 
carcan le masque   descellera 
 les lèvres 

la sève fera le mur 
 entre les dents 
 serrées 

 jusqu’à la parole 
 tenue par la fissure

 doù filtre 
 la lumière 
 portée aux nues 





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