dimanche 4 juillet 2010

Arlette émoi

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Cette admirable page n’accepte de parler qu’à coups de météores vraiment c’est merveilleux
Merveilleux mais je sais bien des gens bien des gens n’aiment pas lever la tête pour si peu
Tant pis que les autres la lèvent ce soir à la mi-nuit d’un coup je ferai filer mille étoiles

Pierre Albert-Birot, La Figure (Paris, 1957).


cette femme était une fée

je l’avais rencontrée peu après avoir découvert l’œuvre de Pierre Albert-Birot

j’étais un jeune auteur qui avait depuis peu la chance de voir ses poèmes publiés dans la revue Digraphe

c’était au Salon du livre sur le stand des éditions Jean-Michel Place

je cherchais à me procurer Grabinoulor mais comme je ne l’avais pas trouvé en librairie je m’étais dit que là oui je le dénicherais bien

mais non

alors j’avise cette bonne femme et lui explique mon souci

elle me répond que c’est d'autant plus fâcheux qu’elle est sa veuve

“ah bon vous êtes Arlette Albert-Birot ?” lui demandé-je (j’avais déjà commencé à m’intéresser à la bio de PAB)

nous fîmes connaissance, elle me trouva le livre, et ce fut le début d’une belle relation

elle veillait sur moi comme une fée sur le berceau d’un nouveau-né

par deux fois elle m’invita à déclamer au Marché de la Poésie

ce fut elle qui me prévint lorsque j’obtins une bourse du CNL

elle me confia un inédit de Pierre Albert-Birot, La Figure, que je fus très heureux de publier dans le numéro 78 de Digraphe (automne 1996)

bien qu’affairée elle avait toujours un moment à m’accorder

je lui dois une fière chandelle

et je sais que la sienne brille toujours par là-bas

merci Arlette pour ce bon temps passé sur terre


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\\\\\image source : Asa Nisi Masa (Greta Garbo, /////
/////A Woman of Affairs , 1928, dir. Clarence Brown)\\\\\

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