lundi 1 novembre 2010

aller coûte

.

Reprenons l’étude au bruit de l’œuvre dévorante
qui se rassemble et remonte dans les masses.


Arthur Rimbaud



écoute












p
einturedeCaroline__Hicks


cette parole qui s’étrangle
est-ce bien toi

et ce chien là qui aboie au loin
entre deux portes claquées
hors de leurs gonds
est-ce bien toi

est-ce bien toi cette rage sourde
cette fureur muette
cette impatience flétrie
l’oraison du plus fort

écoute

ce rugissement se soulevant
cette vague qui enfle
cette main tendue au néant
à ton anéantissement
ce sourire en coin
et cet œil qui se ferme
est-ce bien toi

écoute encore

cette pensée vrombissante
ce jugement péremptoire
ces arrêts répétés
ces admonestations
ces quolibets cette opinion
est-ce bien toi toujours

écoute écoute
ne parle pas écoute
et dors encore
rêve-toi écoute-toi
si tant est que tu y sois

et ce zéphyr
cette fragrance
la lumière douce
liquide
qui te parcourt ondule
ce calme plat
ce repos qui coule en toi
est-ce bien toi

et ces élans du chœur
ces allants de soie
la chaleur humaine
généreuse amoureuse
ce partage qui te départage
la détente qui te tente

va va écoute
reste là
si tant est que tu y sois

ces mots n’ont plus prise sur toi
puisqu’ils s’y sont nichés
en toi
et même si tu les lâches
ils te reviennent toujours
ils sont à toi
mais est-ce bien toi
qui les chéris qui les couves
ou qui sinon
sinon toi toujours toi
oui toujours
toi que l’on ne connaît pas

Aucun commentaire: