§Conçus comme de simples «.bouchées de sens.» à penser et méditer sans préavis de véracité, intégralement et dans tous les sens pour reprendre la formule rimbaldienne, les microèmes de Grégoire Cabanne se combinent ensemble tels des Rubik’s Cubes offrant le loisir d’imaginer les plus minimes ou immenses variations possibles de sens par le truchement de modifications successives de signes. C’est dès lors pouvoir dire, presque en même temps que quasiment le même, autre chose, l’inverse, plus, moins ou le contraire. «.Même si c’est vrai, c’est faux.», avait écrit Michaux.; nous ne sommes pas loin non plus des paradoxes à la verticale de Juarroz dans la lignée des voix de Porchia ou, plus récents, des courants alternatifs d’un Philippe Jaffeux. «.Si tout est absurde, tout est aussi donc vrai, l’absurde étant la réponse à l’absurde, l’inverse étant toujours vrai.», précise Grégoire Cabanne. Et d’ajouter au sujet de la forme, courte par excellence.: «.J’écris de petites choses, n’étant pas toujours le roi de la synthèse, sauf à serrer le temps sur l’idée, après l’avoir laissé passer, le temps, et méditée beaucoup, l’idée..»
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§ La vie
est une partie
de ping-pong.
§ L’homme
est un syndicat
national.
§ Tout
est la légitimité
des dissidences.
§ Tout
est la solitude
des dissidences.
§ Tout
est tous les langes
du vide.
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§ Tout
est un néant
à Soi absent.
§ Tout
est l’absence
du vide
§ Tout
est un désordre
d’ombres.
§ Tout
est un désordre
numéraire.
§ Tout est le
désordre
d’un nombre, pris isolément.
§ Tout est le désordre
numéreux
des nombres…
§ L’inconscient
est un sport
collectif, commun et désuel…
§ L’inconscient est d’emblée
un sport
collectif et national, trans-national.
§ L’inconscient
est le triple
du Soi.
§ Il
n’y a pas
d’inconscient.
§ Il n’y a pas
de
ça.
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§ Rien
n’est
pour voir.
§ Tout est un état
de pensée
cataclysmique.
§ Tout
est le devenir
du même.
§ Tout
est une image
intérieure, offerte par ça à soi.
§ Tout est la germination
contemplative
de la Nature.
§ Tout
est un code
invisible, inviolable, inachevé.
§ Tout ça
fouille
le soi des autres.
§ Tout-le-monde
cherche
l’introuvable.
§
§ Il existe
quatre-cent-quatre-vingt-dix-huit pôles
trijectifs.
§ Tout
est le symbole
de tout.
§ Tout
est son propre
symbole.
§ Tout
est
ça.
§ Tout-le-monde
reflète
tout et ça.
§ Tout phénomène
est
symbolique.
§ Tout
symbole
est magique.
§ Tout
phénomène
est magique.
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§ Tout
est la magie
du ça.
§ L’homme
est un micro
-climat.
§ Le couple
est un micro-climat à
deux… !
§ L’Amour
est toute la météorologie du
Monde.
§ Il faut avoir
les pieds
debout.. !
§ Tu
est ton apprenti
-destin. !
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* Grégoire Cabanne
___ ___ _ Né en 1980, à Libreville, au Gabon. Issu des Classes préparatoires littéraires parisiennes, il a publié Les Nuits de Grâces en 2012 (éd..Kirographaires, repris aux éditions Édilivre en 2015). Depuis 2013, il travaille sur différents projets, dont les Microèmes.: un travail sur les rapports entre Idéal, absurde, psychologie (personnelle et collective), et Vérité(-sssss). Il a publié dans diverses revues, dont L’Intranquille nos.6, 7 & 10 (l’Atelier de l’agneau éditeur), Art’en-Ciel nos.8, 16, 22 & 23 (Les Carnets d’Imhotep), La Passe no.21 (création originale, avec Jonathan Bougard), Comme en Poésie nos.61 & 64, Portulan Bleu nos.19 et 20.
Le Microème se veut «.pronominal.» ou «.sapiential.», malmenant logiques relationnelles et de savoir, imitant les formes de ce dernier. Le Microème pronominal cherche à explorer toutes les dimensions possibles de relation et de personnalité, ajoutant les pronoms les uns aux autres, mêlant ou non, des dimensions sémantiques, pour mimer toutes formes de relations, des uns aux autres, ou.: au Monde. Il est volontairement, polysémique, elliptique et incomplet, parfois par groupes incomplets, de façon à laisser au lecteur l’occasion de mener le travail de l’auteur.: compléter ses idées et pensées, toujours, dans l’expression, inachevées et polysémiques, qui œuvrent à faire macérer un sens des idées censé guider vie, et relations.
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