Il faut savoir qu’avec les gémissements de l’ivresse les pierres qui s’éveillent dans ton corps occupent tout l’espace et que la lumière se charge de tes membres alors que ton épaule dépasse à peine du drap aucune dépouille sonore ne restitue au désir sa clarté.: il cherche en vain la répétition derrière une porte
la pensée ne s’élève pas vers le soleil irrémédiable parce qu’il l’a déjà pensée mais parce qu’il ne peut guérir la crainte de l’ombre de l’oracle
l’énigme suscite avec éclat au milieu du chemin les heures du provisoire pour ceux qui croient que la terre ne change pas la vie l’incohérence du regard est la nourrice fidèle d’un ciel contaminé dont l’ouïe seule perçoit le sens
la patience sert de passe-droit aux organisateurs du voyage chez les morts assis à la table du banquet l’exode dissimule son aptitude à écouter les mers qui n’oublient rien
une feuille de papier limite la pensée entre la brûlure du printemps et les fins dernières de l’été
elle renvoie les échos des lettres avec lesquelles dans une calligraphie ironique le mythe façonne désormais son absence…
Gérard Augustin, extrait de «.La constance de la pensée.»,
Nicosie suivi de Les banquets de Dinana (Levée d’Ancre, L’Harmattan, 2008).
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avec Constantin Abăluță, Mireille Baltar, Hervé Bauer, Ahmed Ben Dhiab, Michel Cassir, Tristan Cassir, Christian Cavaillé, Metin Cengiz, Brigitte Chauvin, Claudia Christiansen, Christian David, Michel Falempin, Marc Fontana, Albert Gueissaz, Christophe Guyon, Riza Hiwa, Constantin Kaïteris, Catherine Lechner-Reydellet, Nicolas Lemarin, Bernadette Licoys-Faraggi, Serge Pey, Nathalie Picard, Philippe Raynaud, Sebastian Reichmann, Alain Robinet, Amina Saïd, Myrta Sessarego, Antoine Simon, Jean Bernard Thomas, Hiromi Tsukui et Nanos Valaoritis commander le livre