vendredi 24 mars 2017

corps espace courbe


 Après l’espace et le temps 
 Il faut aussi courber les nombres, 
 Comme on se couche pour mourir. 

Roger Notoire (2330-2431), cité par René Daumal 
(Quelques poètes français du XXVe siècle). 




encore un millimètre 
jusqu’au dernier rayon de soleil 


                                                                                           


une éternité annoncée
à la vitesse
de la lumière
entre le doigt
tendu
de toute son âme
et la force immanente
du désir
vibrant immergé
en lui-même























à féconder des mondes
inimaginables
qui le poussent en avant
à s’autoproclamer
souverain de ses actes
souverain de l’espace
souverain de son vide
souverain dans sa chute 
souverain de l’oubli
souverain de sa clameur 
abreuvée de silence
éperdument irradié
sous l’écran des yeux clos animés de réflexes
qui ne demandent qu’à voir
enroulé dans son souffle 
sur le point de bondir au diapason du fauve 
qui le monte au sommet
à la pointe intangible de son origine
vers l’ouvert qui l’opèr
pour une renaissance









encore un millimètre
jusqu’au dernier rayon de son devenir
et le retour au centre depuis l’antimatière
au revers du soleil
à rêver de son ombre
principe d’étincelle
précipité d’éclipse
désastre retourné en acte créateur
d’un pacte informel
formule insoupçonnée
des structures modifiées
courbées par le miroir
du temps métamorphosé
osant l’observation
de son anamorphose
espaces réfutés
légèreté légitime




la traversée des corps s’imprime avec le geste
qui les redéfinit dans leur simplicité


 


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texte & photos ► Jean Bernard Thomas  

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