jeudi 21 décembre 2017

« et puis tout recommencera »




  L’oiseau du matin chante. 
  Comment sait-il que l’aurore va poindre, alors que le dragon de la nuit
  enlace encore le ciel de ses replis glacés et noirs ?


  Rabindranath Tagore, La Corbeille de fruits.                         




 autour de la lumière 
 le retour du même 
 avait pris son envol 
 quand la lumière avait tenu 
 parole 




La délivrance commence par le silence. Par et dans le silence. En silence. En allant dans le silence. En s’en allant.

Dans le silence c’est une danse. Dans la densité du silence une danse s’anime. Comme une flamme.

À force de densité une flamme s’est animée. C’est une danse. Alors commence la délivrance.




 dans le silence 
 c’est la lumière qui tient 
 parole 






On avait fait l’amour dans l’eau et c’était du feu. On avait fait l’amour dans le noir et c’était de la lumière. On n’avait pas eu besoin de parler parce que nos corps avaient tenu parole.








    A     N     C         Z              S     I     M     U     L     T     A     N     É     M     E     N     T

vendredi 8 décembre 2017

le cours des choses

« le courage d’accueillir 
ce puissant rêve du temps »

e.eCummings 









 


sous le brouhaha
des parades euphoriques
un bruit de fond soutient le temps




c’est le son du temps 
aux prises avec lui-même

le frottement des incidents 
contre les écueils 
dont ils sont l’ombre portée






parfois un trou s’opère
un tourbillon
dans le flux continuel le fil
le cours des choses

le jour se perfore
et c’est la vie comme un rappel à l’ordre
 

   
                                                                                              



 


l’unique événement
qui n’a plus rien à dire
car il n’y a plus de question









 
          






                              

jeudi 16 novembre 2017

élégie pour l’instant


DEPUIS L’HYPOGÉE
DU MOT
S’ÉRIGE 
INEXORABLEMENT
UN TOTEM.


QUEL ORACLE
EN NOUS
ÉBAUCHE
LE NOUVEAU
JOUR ?
LE 
POÈME 
COMME SOLLICITATION 
MYSTIQUE POUR QUE L’ÉTOILE 
SOIT REGARD DANS LA NUIT DU VERBE.

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ÉLÉGIE 
POUR L’INSTANT 

ÉBAUCHÉE 
EN CÉSURES 

PAR SYLLABES 
FERMÉES 
AUX COUPURES 
DU SILENCE





SATORI ARDENT


   À L’ORÉE DE CE REGARD OÙ LE TEMPS SE FIXE COMME UN DÉLIRE   




 Écrire le poème en versets mystiques 

 Par adoration de l’ordre des nuits 

 Pour que ce noir en nous soit le chemin 

 Vers d’ultimes connaissances 





 La lumière est hors du corps

 Comme l’ombre 


 Et l’être comme un vertige 

 Dans l’espace démembré 

 Par cette nuit vorace 

 Qui t’accorde au néant




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 NI DÉBUT NI FIN

    NI NÉ NI MORT

     Être simplement 
          Comme un nuage 
               Dans l’apparition du ciel



Rien

Que ce regard

Au cœur
De cette vision
Et ses saisons
Profanes

Que ce regard

Tel l’écho
D’une lumière

Émergeant
De nulle part




 N a b i l   H i c h a m           photos : Masao Yamamoto