dimanche 6 novembre 2016

ces derniers temps


linconnu 
prend la parole devant 
tout le monde, il dit :


Le monde qui reste ici serait donc celui du souvenir, dans le sens qui se souvient, qui se souvient de nous, qui nous vient par en dessous, qui nous convient tels qu’en souvenir, nous revient de loin, nous advient de vieux, nous provient de rien de mieux que du vieux qui nous parvient en boucle, nous envahit par en dessous pour nous enclore, tandis que l’autre monde, celui du neuf, projection de nos aspirations, issue de secours, idéal à venir, inné dit, résulte de l’éclosion du monde qui serait resté, coquille vide aux chimères, carapace fendue des souvenirs délités. Entre ces deux mondes, celui du vieux qui se répète dans l’amnésie sénile d’un quotidien déjà perdu avant même de nous échoir, et cet autre futur du verbe espérer que le sas de la mémoire prétendrait illusoire, existe un monde alternatif, sans doute le seul réel, le seul réel sans doute, puisqu’à même de réconcilier les deux autres en annulant l’alternative inhérente au couple et partant le doute.: c’est le présent. Non le serpent qui se présume ouroboros ni l’imago d’une mue non advenue mais l’incertitude du présent qui nous est fait sans pouvoir deviner ce qui se trame en devenir. Car les futurs de nos morts passées ne sont que sépultures tandis que la mort de nos vies passées et futures, mal vécues ou bien rêvées, invite le présent dans notre vie, nous invite à la vivre au présent. C’est de la lumière qui jaillit à l’ombre du temps mort depuis le coeur du monde que l’on transporte en soi.





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 linconnu se tait, 
il a fini de parler, la parole 
est suspendue, tout le monde 
se tait, l’inconnu s’en va,
tout le monde n’est plus


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