vendredi 30 septembre 2011

la pesée des songes

estampe   Anne Carpena.



.Dans le pays 
.où les hommes  
.ont toujours 
.raison, 
.les fleurs  
.ne s’épanouissent 
.pas au printemps.



Yehouda Amichaï.
 

Au théâtre des cœurs, elle tient le fil de ses propres peurs rongées à l’acide. Elle tend toujours au temps qui se défile. Défie le grave, légère l’imprime. Exprime la pesée des âmes fortes. Se love à l’eau face aux brûlures. Fleurit tumeur en ses humeurs. Épouse la nuit, s’accouple à son envers dédale. S’épanouit, déflagre. Et, sur la pointe des envies, tire le rideau de ses fantasmes pour caresser l’œil unique d’un sexe en pleine tête jusqu’à réincarner l’amour.

jeudi 22 septembre 2011

d’un revers de l’aube

.Maintenant. vous savez.: l’été, ça ne sert à rien .comme l’amour, comme la joie.

.Christian Bobin, Elle ne vous fait plus peur..
.On
.ne. peut pas tourner dans l’envie de tes paupières, les hommes pliés tiennent compagnie à nos souffrances. On ne dit pas méfiance comme amour, l’eau par ses bras résonne de nuit. Au croisement de la lumière, l’homme du vent pèse les volets immobiles. C’est une musique qui remonte la peur de l’alliance avec l’écriture exilée sans sommeil. Le mot cependant obéissant en silence est une passion intérieure. On n’ose pas marquer la poussière de  lœil à ce quon fait.


Lhorizon annonce la mort dune maladie. Fortune. De leau garde le centre du phare dans son calme. Bagage jusquau ciel, saignée dune solitude, le double assemble lombre aux jours sans rive comme un départ inédit.
.texte. Anne Carpena & Jean Bernard Thomas   
.estampe.Anne Carpena  

lundi 19 septembre 2011

le départ des cimes

  as-tu vu
P   H   O   T   O                M   O   N   A                T   H   O   M   A   S
la ramure des oublis tant le peigne accroche les nœuds de la mémoire sur la pente de cette montagne laissée dans la disparition de la neige.? 
vestige ou trace d’une promesse elle s’étire au-delà du convenable 

donne au regard l’impudeur de son audace 

et balance une volonté au front des regrets ramenés d’un simple geste à l’arrière du crâne 


elle coule et coule jusqu’à plus soif



marilène vigroux   jean bernard thomas 

vendredi 16 septembre 2011

forme donnée au monde

ⓟ卄☼ⓣ☼ ɱƟŋα ⓣɧƟɱας...

j o i e 
du reflet
langue
ou museau
fontaine déshabillée
engendrée par des esprits
sans corps
elle démêle le multiple

une silhouette
des fleurs la dessinent
murmurée par les forêts
murmurée par sa nature
une silhouette sans limites
aussi noble que le silence
que je lui chante du bout des lignes
  
une silhouette profonde 
au-delà des raisons 
une silhouette qui écoute 
dehors comme dedans 
une silhouette de frissons   
 
j’emporterai les frissons
vers d’autres routes
des soleils
jusqu’au flanc du nom
qui blanchit ta silhouette

jeudi 8 septembre 2011

déconstruction des sacrifices moutons

ⓟ卄☼ⓣ☼ɱƟŋα ⓣɧƟɱας.

Je nourris la mémoire de l’école des royaumes aux atmosphères désirées comme les plumes du souffle. À chaque mouvement je me couche un peu plus rare selon l’exode de l’habile tablette de liberté dont les frontières ne se rectifient qu’à partir de ma vie. À présent tout s’implique pour revenir à la légende naturelle, bouche, reconnaissance de la légende, atelier sentiment. Mais n’oublie pas que ton intensité m’est urgence. Si je suis ton écriture, tu me relèves à la suite des correspondances.

L’extase de la mer emmitoufle sans effort l’erreur de la colère déterminée et indéterminée de la charge contrite. Je suis au secret des ténèbres d’obsession et les nuages qu’il faut assimiler sont leurs conflits que je feuillette au ciel d’un interstice de péril bien contemplé. Elles ne reprochent rien et chacune se dévoue dans son sentier amoureux.

lundi 5 septembre 2011

ressources humaines


image : Sandra Lee aka WakingDreamart
 
Quand la nuit porte conseil, la nuit conseille la porte.

La nuit console la porte, elle lui conseille de se porter au conseil de la nuit.

Mais si la porte conseille la nuit, la porte nuit au conseil de la nuit. La nuit ne se console pas de cette perte et s’emporte à nuire au conseil de la porte.

Pourtant c’est lorsque le conseil nuit à la porte que le conseil porte la nuit. En portant la nuit le conseil la console de sa perte et la nuit se comporte de sorte à porter le conseil jusqu’au bout de la nuit.

Et c’est justement au bout de la nuit que se trouve la porte du conseil qui lui ne nuit pas au conseil de la porte.

Dès lors il n’y a plus de perte à consoler, il n’y a qu’une porte à conseiller, et cette porte c’est la porte de la nuit.


Il aura fallu se consoler de la perte du conseil pour accéder à la nuit de sa porte. Ainsi en a-t-il été de cette nuit d’été.: aux bons soins du soleil la nuit portée conseille.