lundi 29 août 2011

extase qui nous orchestre

L’événement satisfait au but universel.  



La prière se connaît, riche en être par l’idée, et la source présente les éléments en esprits. Le passé s’extrait plus intuitif et sage.; conscient il médite l’abondance de la maison à son besoin.  Il utilise ses fruits et va jusqu’à sonner son verbe offert à notre union. Il en ouvre nos talents et choisit le principe des détails liés à la nature. Parfois s’abreuvent nos réponses aux secrets de notre mémoire et ce sont ces bases qui créent l’équilibre de nos 
désirs,
aube remarquée d’une pierre blanche au rorschach de ta révélation enfin délivrée tu m’apportes de l’eau au moulin de ton théâtre d’ombres et notre pain d’amour tout frais du matin
ⓟн๏т๏§ ► Mona Thomas   

vendredi 19 août 2011

à titre indicatif

 tu vois 

 je n’ai pas oublié 
les cent visages de l’amour 


..

ni la nostalgie
d’un été
sous la tourmente
.


. .Thierry Renard, Dans la braise de tes yeux.. .
.

jeudi 11 août 2011

passé décomposé



. J’ai cherché,
. au nord, au sud,
. sous l’écorce du chêne,
. sur les tréteaux du vent..
.
. J’ai lancé,
. à la face de la page
. la parole infranchissable,
. ses racines d’oraison.
.
. J’ai dressé,
. vers le ciel sans concession,
. mes mots ensanglantés,.
. j’ai ouvert les bras,
. fermé les guillemets,
. puis j’ai recouvert d’orages
. la tiédeur du langage,
. prié le désert.
. pour qu’il passe plus loin
. de ma peau.
.
. J’ai semé des paroles
. tout au long du silence,
. traversé le sommeil,
. renversé les titans, les démons,
. les tyrans..
.
. J’ai aimé l’arbre,
. là-bas, sous la neige,
. les récidives de l’aube,.
. les complots de la beauté..
.
. J’ai aimé.


  Brigitte Broc, fileuse de lune




samedi 6 août 2011

univers de contact

. pour Anaïs . . .


Comme tu m’observais à travers tes paupières j’ai senti ton cœur battre à l’unisson du mien et les larmes discrètes qui perlèrent de tes visions commandèrent au ciel d’adoucir la bêtise humaine. Le miracle se produisit lorsque tu ouvris les yeux sur moi qui te contemplais depuis toujours.: l’esquisse de ton sourire, non pas de politesse mais de la plus ténue et en même temps la plus intense bonté, m’embrassa sur-le-champ pour me rendre entièrement à l’immensité de l’univers. Ce fut là notre première véritable rencontre et cet instant est mon refuge et cet instant est l’atome de mon éternité en toi telle une étreinte qui nous attendait patiemment du jour au lendemain une nuit ensoleillée par ta présence. Cette matière brute fut merveilleuse parce que cette même matière dont tu es constituée s’y reconnut. Parce qu’il ne s’agit pas de matière mais d’une vibration, une certaine fréquence, un croisement d’ondes qui dessinent l’illusion de la matière. La matière est là, la matière n’est plus, mais la fréquence persiste. Elle règne. Et cette douceur que tu devinas, tu me la confirmas. Plus qu’un espoir, une certitude. Cette grâce que tu m’accordas est un état brut de la matière dont sont faits nos cœurs.; la même, comme l’a écrit Reverdy, que celle du soleil. Dont nous sommes issue de douceur, comme on dit sortie de secours.


  
. . . .P . . H . . O . . T . . O .  .  . . . : .  .  . . . V . . I . . N . . C . . E . . N . . T .  .  . . . L . . E .  .  . . . J . . A . . R . . D . . I . . N . . I . . E . .R. . . .

Là ni le soleil ne brille, ni la lune, ni les étoiles, ni ces éclairs flamboyants, ni ce feu.; ce monde tout entier ne brille que par sa seule lumière. __. . . Upanishads .
 


vendredi 5 août 2011

l’évolution comme ancre

Chaque étoile a le champ libre d’aimer l’éclat de la plus lointaine dentre elles comme de la plus proche, toutes serties en son propre cœur vibrant.




vibre fibre détoile libre et ivre de vie
. . . embrasse
les pages du livre de vie qui t’embrasent et te délivrent d’une mort incertaine





 .. .. . Sans douter un instant.
le grand jour s’enracine du ciel 
au cœur de la nuit tendre à déterrer le temps.




jeudi 4 août 2011

en lignes de conte (4/4)

 le  maître  des  lieux 


Les branches s’accrochaient aux feuilles telle une main agrippée à la brume n’en finissant pas de se suspendre. Un craquement s’enroula comme une liane aux parois mais il ne tourna pas la tête. Une ombre vagabonde effleura le sol puis s’immobilisa. La faible lumière effaçait presque ce mirage avant qu’il n’apparaisse. Elle était là. Et lorsque son genou troua l’embrasure il ferma les yeux.
 
Le noir de ses paupières hésita entre le quelque chose de trop ou le pas assez. Il savait que ce n’était pas lui qui voyait sans qu’il ait pourtant une autre manière de voir et l’obscurité d’un tel plein se confondit bientôt avec la lumière du vide sans qu’il eût besoin d’ouvrir les yeux. Il se leva lentement avec l’épaisseur du monde dans le corps.

Elle avait porté ses doigts à sa joue pour écarter doucement de son visage une mèche de cheveux. Traversant l’espace qui les séparait, elle avait comme bondi d’une jambe désarticulée. La lueur de la nuit étirait l’étendue de son mouvement. Plié contre son ombre, le décor creusa l’inhabitable. Maintenant, la proximité de leurs corps, détachée de tout entourage, berça le silence telle une rivière muette.

Continue l’incontinuable voyage qui fait de l’horizon l’autre du passage. Alors tu feras de toi l’autre de toi et du néant, tu marcheras dans ta part d’extérieur à toi-même et tu te perdras dans l’autre au plus près de toi.



                                                                         Marilène  Vigroux                                                                       

lundi 1 août 2011

la porte horizontale


au seuil de la morte ils
sur le point de mais non
revinrent sur leurs pas
elle lavait la langue dans sa tombe
par crainte de lui adresser la parole
bénédiction de coccinelle
il n’en laima que davantage
à son épaule un papillon


. . . .P . . H . . O . . T . . O .  .  . . . : .  .  . . . V . . I . . N . . C . . E . . N . . T .  .  . . . L . . E .  .  . . . J . . A . . R . . D . . I . . N . . I . . E . .R. . . .



Vendredi j’ai enfin pu me rendre sur la tombe de Sophie Béra. Elle repose à l’emplacement 1922 du cimetière du Grand Saint Jean, route du Seuil, à Puyricard. Une tombe modeste, dénuée de pierre, ornée de quelques fleurs. La rencontre fut belle, l’échange direct et sincère, sans fioritures, de simples retrouvailles. Je n’étais pas seul. Je lui ai lu ce texte, et la muse tout près m’écoutait en silence. Religieusement.



Choisis une pierre, n’importe laquelle, choisis une pierre et observe-la. Prends conscience de la pierre. Écoute-la. Sois à l’écoute, sois tout à elle, oublie-toi en elle. La pierre te parle. Elle te parle d’elle mais aussi de toi. Elle te comprend. Tu es comprise par la pierre et dans la pierre. La pierre est une prière adressée à toi. Cette prière te touche. Comme tu touches la pierre. En touchant la pierre, tu te touches. Tu touches du doigt cette vérité ancrée en toi.: tu es la pierre au creux de ta bouche. Et tu salives. Et ta salive dissout la pierre pour libérer la prière que tu portes en toi.