vendredi 29 juillet 2011

hautes coutures, mains et nervures


 

Plus loin
que les saisons hauturières,
là où l’horizon se met debout,
le temps fait sa lessive, déambule,
interrompt ses sillons.

L’âge chemine,
s’abreuve à des mamelles d’ortie,
risque un chatoiement.

Itinéraire de soifs et de falaises, 
éclairé parfois d’un bol de lait frais.

L’âge chemine, 
à hauteur des blés verts,
cajole le matin,
s’enhardit jusqu’à lier
son pas à celui de l’été.

La pluie est à quelques
jours de marche,

la pluie et ses lèvres de sorbe
.


Pèlerinages du ciel   
où s’accordent mains et nervures,
loin de tout déchirement.

L’ampleur commence 
dès qu’on nomme une fleur.

Peut-être qu’hier 
a changé les confins,
ouvert un ailleurs.

L’enfant arraisonne les pôles, 
enjambe la lumière
et s’en va mûrir dans les étoiles.


Brigitte Broc, fileuse de lune
  

jeudi 28 juillet 2011

en lignes de conte (3/4)

 le  maître  des  lieux 


Il se retourna vers l’arbre. Il savait que le rêve ne lui appartenait pas sans qu’il rêvât avec une autre manière de rêver. Elle avait bougé ses paupières et levait maintenant sa main vers le bal nocturne de l’eau. Se liquéfiant dans sa quête il aurait manqué l’émergence du sans chemin. De quel lieu et qui était le maître des lieux puisqu’il ne pouvait arriver ailleurs ne partant pas de quelque part
.? Heureusement, elle lui confondait cette part étrangère qui n’était même pas le regard de la terre. Alors il se leva et marcha. Marcha encore au fond de l’arbre de l’abîme sans profondeur. Seules les branches se souciaient de l’envol au bord de l’invisible.

Sa main fixe la limite de ta peau, ton pas promène ses paupières. La traversée sera toujours vide de sa rencontre. Ne pas continuer, ne pas être arrêté puisqu’il n’y aura pas de moment où.

Les bambous murmuraient lentement la confusion de la pluie avec ses vertèbres tandis qu’il marchait sans s’arrêter et pourtant n’étant pas là pour continuer sa marche. Il savait que la marche ne lui appartenait pas sans qu’il marchât avec une autre manière de marcher. Plus loin, une souche effleura de ses rides sa cheville. Il s’assit dans son songe déroulant l’enclos du royaume jusqu’à la pliure de son coude et la tige de la plus haute herbe dévoila la présence inattendue de la cabane de branchages.

Les paupières immobiles, elle avait laissé le dessus de sa main se poser lentement sur le sommet de sa tête. Allongée sur le dos, bercée par le chant des grillons, elle habilla son regard de ta voix. Son genou voguait paisiblement dans le gris profond des nuages. Dans la lueur est restée cette parole oubliée
.: «.Ne reste pas ailleurs.» Pourtant le bord de son corps trembla comme la peau d’un tambour trop tendue. Une poudre légère effaça le miroir du silence et le son de ces mots creusa l’écho d’une étrange contrée.: «.Ne reste pas ailleurs..» Mais la cabane ne pouvait accomplir la traversée.

Il franchit malgré tout le seuil et guetta le signe du lieu de l’écart. «
.Je suis le maître des lieux.» voulut dire la parole découpant un fragment palpable. Mais le lieu n’eut pas la patience de laisser la moindre petite goutte de sueur sur le sol. Et la parole savait bien que l’ouverture de l’écho n’était pas le passage du lieu puisqu’il n’y avait pas d’autre côté. Alors il s’assit puis se releva, s’assit encore puis il se coucha en ce lieu du vide, écoutant le chant du hibou comme la mer dans un coquillage. Il ne ferma pas les yeux et bientôt le plafond d’une hypnotique étreinte l’enveloppa. Seul, abandonné de sa propre solitude, il tissait l’espace de l’étrange de la pointe des cils.



                                                                         Marilène  Vigroux                                                                       

rendons l’esprit au cœur symbolique du changement


Au premier rang des doux la détermination. Le corps lumière nourrit la mémoire en qualifiant ce corps d’une même conclusion.

 


Au premier rendez-vous améthyste en pensée jusqu’à ce que les ténèbres brillent pour s’orienter avec les outils de la biologie et des émotions.

Aux premières dents de loup l’électricité. Le malheur en question aux habitudes assises et la substance convenable dans sa boîte de réalité.

Aux lumières dedans nous à l’arrière de la tête les cheveux des messages dansent notre vie. L’araignée hypnotique supplie d’être aimée.

Le secret nucléaire des hypothèses solaires regarde le monde entier comme un enfant à vivre, un enfant des étoiles primordiales à ses yeux.


ⓟн๏т๏§ ► Mona Thomas   

mardi 26 juillet 2011

la volonté du paysage idéal



Esclaves, 
ne maudissons pas la vie.


. .A r t h u r . R i m b a u d , . M a t i n .. .
. 

. . . .P . . H . . O . . T . . O .  .  . . . : .  .  . . . V . . I . . N . . C . . E . . N . . T .  .  . . . L . . E .  .  . . . J . . A . . R . . D . . I . . N . . I . . E . .R. . . .



Décidément le rêve des plus belles femmes se poursuit à chaque stupeur et soulève la coupe obscure de la morale. Les plaies du monde englouti par l’innocence et sa curiosité rabrouent les catégories dévorantes et les bourrades mesquines. L’ultime récompense fantasme de petites stations surnaturelles avec des larmes de patience endormie. C’est là le feu de vos profondes particules poétiques.: parcelles de terre aux yeux de nuit.

vendredi 22 juillet 2011

la semence des mots



. À l’angle de la nuit
. Il est une porte.
. Nuit . déferlante,
. Porte chargée de siècles.

. La nuit qui nous aimait 
. Nous rend les ombres,
. La semence des mots,
. L’inaltérable présence. 

. Et la bête s’en va. 
. Où les cris ? 
. les fiançailles ?

. La nuit est à vif,
. La question posée sur le rebord du monde..
. Réponse blanche,
. Et ce chant qui s’étire
. Vers le haut.

 . Attisant la patience.


. Vois la porte,
. Là-bas, l’été.

  Brigitte Broc, fileuse de lune


jeudi 21 juillet 2011

tranquillement bleue après l’orage

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Le fruit de son imagination fut délivré à la découpe des éclairs. Elle a maintenant une conscience tranquillement bleue après l’orage. Je n’avais rien à faire, et surtout pas m’y impliquer. Il faut se défaire de soi afin d’embrasser l’autre. Surtout pas se juger, surtout pas le juger, à peine le temps de s’observer que tout disparaît déjà. Les papillons ne sont plus tenus de rester en vitrine, chacun de leurs battements d’ailes est un éclat de joie dans l’oeil du cyclone. Les tableaux de maîtres sont redevenus effrontément blancs.; la peinture a coulé de beaux jours à travers les mailles de la trame, même le cadre ne veut plus rien dire tant tout est évident. Et si le froid reprend peu à peu ses droits c’est pour nous rappeler à notre propre chaleur.

en lignes de conte (2/4)

 le  maître  des  lieux 


La brume du soir dévoilait l’immensité de l’air et calmait l’indécision de son appartenance. Son squelette traversait le lent chemin de l’inertie dans sa chair fourmillante avant de se soulever, porté par l’élan d’un ailleurs. Son bras le conduisit jusqu’à l’éboulement du sommet de la montagne dans l’eau débordante. La distance, à son tour, ne passa ni ne s’arrêta, désertique. À la lisière de sa peau, la caresse ondulante de la surface perdit toute consistance, si bien que son désir devint l’isolement d’une non-attente. Elle avait dénoué ses cheveux et ne courait plus, haletante. La pluie avait cessé. Encore une goutte fuyante roula dans la faible lumière sur la douceur de sa peau.

Il s’était hissé à travers l’enveloppe de la pénombre jusqu’à la rive. Une herbe folle s’attardait sur son torse. La décontenance de sa chair flottait dans l’éclat du tressaillement de cette brindille. Le rebord de l’ombre était ce rien qui ne sera toujours rien de plus, bribe d’intimité empilée dans la trouée de la nuit. Son regard venait de se poser. Un glissement s’échappait de la fente dans le tronc de l’arbre, là-bas, le même que le parcours de l’œil sur les choses. Elle te regarde en ta surface, de là où le chemin du maître des lieux s’évapore. Son visage dessine le contour de ta hanche, différant le commencement de sa venue dans l’impossibilité du lorsque. Il se tourna vers le lac. Son émotion, aérienne, s’étendait au-dessus de l’eau, ne pouvant l’habiter lui, dispersé à travers son propre corps. Des cercles sans fin défilaient, coulaient, avant de flotter à nouveau à côté de leur disparition, lambeaux du pouvoir d’être quelqu’un.



                                                                         Marilène  Vigroux                                                                       

instant de gentillesse alimenté de variations célestes

Un  jour,

découvrant mon télégramme, celui dont souffre le maître des hommes, lœuvre des tropiques se leva. Les hommes avaient prononcé linsuffisance comme un prélude apaisant. Ils sont plongés dans la pénombre de la pièce éternelle afin desquisser la mort des autres hommes. Mais ensuite une pensée de poussière inespérée dénuée douvrage simpose à tous les affreux.

Ma mère ne blesse point les regards intérieurs de son éclat. Une beauté cachée ne vous fait plus peur, précieuse dans son sein. Cette révélation bouleversa un chagrin de lumière. Lécriture devient, dans la mesure où les lois senlisent, portée disparue sans craquelures. Comme la mer en ces temps-là, désignant cette mélodie désespérément verte, je découvre une époque de véritable pureté, une espèce de pousse en cendres. Voilà pourquoi cest ainsi que la musique tombe.

..Chris, Framboise, Jean, Soyoko et Vincent le Jardinier..
  

mardi 19 juillet 2011

prescience d’un soleil de silence

Les rythmes, les temps et les mesures sont stupides devant l’éclat de cette lumière. Ce qui compte, ce n’est plus l’instant précis, l’instant qu’on voudrait arrêter, mais cette naissance infinie. Soleil de la terre, soleil des pierres et des arbres.; soleil des animaux, des hommes.; soleil des planètes.; mais aussi soleil du soleil, soleil des soleils.; tout est en création, jamais créé.      .J.M.G. Le Clézio, L'Extase matérielle..
 
silence .écrasé de soleil.
jai compris l’au-dedans de lui-même 
ce regard télégramme effaçant la réclame
le modèle de l’âme sauvage perceptible
elle dit suivez-moi
elle dit sa nature de silence
fenêtre d’espace elle dit je sais
elle demeure là
encadrée d’espace fenêtre de silence
j’ai compris qu’elle sait que je l’ai comprise
à la lumière du soleil écrasé de silence
 

répons pro lexis

.il n’est pas question. d’agir contre sa nature il ne s’agit pas d’accomplir de grandes choses il suffit d’être il n’est pas question de tendre ou de prétendre ni même d’attendre il y a juste à naître connaître reconnaître il y a juste à mourir pour renaître il n’est pas question de se représenter on se présente c’est tout on est on écoute on est parcourus c’est le chant qui nous chante à nous ravir même s’il chavire les cœurs il suffit d’ouvrir la bouche

samedi 16 juillet 2011

extrasensoriel


transfiguratif dans l’âme

full ou brelan..

certes nous n’étions loin par la démesure…

Quand sauf faute, le hasard ainsi fut né
suite improbable de chiffres
suite  subtile
suite ainsi née

La projection gagne
et si je suis une tombe..
je n’en garde pas moins le secret/...

j’implorerai ainsi , mes stratégies soufflantes
et inaugurerai  toute la part de non-dits...

enfin ; trois mantras et deux écuillères auront
enfin déjoué  nos axes.
C’est pouRquoi , le résultat de deux étagères , sincères, auront une(suite)..




   estampes & texte   Anne Carpena 

  photomontage   WakingDreamart