mardi 23 novembre 2010

triple muse

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〰•〰•〰•〰•〰• Au Revoir Simone : “Sad Song” •〰•〰•〰•〰•〰•



M U E - M É N A G E

J’ai pris la brosse et je me suis brossé les cheveux pour en chasser les confettis qui à l’approche du sol ont crépité en de petits soupirs comme un ultime écho de cette fête achevée aux invités partis (combien de citrouilles pour combien de scooters et combien de princes charmants pour un seul cœur.?) et puis j’ai récupéré les bougies dans la poubelle au milieu des gobelets en plastique, des assiettes en carton, des serviettes en papier, le tout couvert de traces de rouge, de tarama, de chocolat, et cætera. J’ai planté les bougies dans la terre de mon vieux ficus qui décidément a trop peur de grandir, j’ai tiré les rideaux, j’ai éteint la hi-fi, vidé les cendriers, je me suis fait du thé avant d’allumer les bougies et sur le mur j’ai vu danser ces lutins qui ne sortent que très tard dans la nuit ou très tôt le matin, comme il vous plaira, si ça ne tenait qu’à moi… Ensuite j’ai été réveillée par la sonnette de la porte d’entrée, c’était Olivier qui venait chercher son portable oublié ici, même qu’il n’avait pas fermé l’œil à l’idée désespérée de perdre le contact avec tous ses amis, mais non il était juste à côté du mien et ce furent de belles retrouvailles, il en avait les larmes aux yeux et il m’a serrée dans ses bras pour me remercier tout en étant désolé d’avoir oublié les croissants. C’est pas grave j’ai fait et je l’ai embrassé et puis on a baisé et j’ai même joui deux fois dont une avec ses doigts, avant ou après, je ne sais plus laquelle. Bien qu’il m’ait dit je t’aime on ne s’est rien promis, ça valait mieux comme ça, et quand il est reparti j’étais contente pour lui, il avait eu ce qu’il voulait et moi aussi. C’est alors que je me suis souvenue des bougies mais ce souvenir en fut le seul vestige car j’avais beau chercher elles avaient disparu. Ainsi deux décennies et demie avaient fondu ou s’étaient enfouies sous une terre un peu grasse ou avaient été ravies par des esprits nocturnes — qui aurait le culot de prétendre connaître la vérité si toutefois elle existe.? La seule chose dont j’étais à peu près certaine c’est que j’entrais dans ma vingt-sixième année et tous les lutins du monde, imaginaires ou non, ne pouvaient rien y faire. J’étais loin d’en avoir fini, il me fallait encore ranger.


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Betty Pages
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cela me rappelle quelque chose ou je me trompe ????

Jean Bernard Thomas a dit…

peut-être