mercredi 24 novembre 2010

depuis le temps

.
Le monde doit être romantisé. C’est ainsi que l’on retrouvera le sens originel.
Cette opération est encore totalement inconnue.
Lorsque je donne à l’ordinaire un sens élevé, au commun un aspect mystérieux,
au connu la dignité de l’inconnu, au fini l’apparence de l’infini,
alors je les romantise.


N o v a l i s
saison

la sphère psychique en conque lave

au-delà des faux tons soit la lumière libre verbe vibre

vivre délivre

elle aime adamantine aimante diamant amant cristal rayon

le feu cardiaque décapsule la neige carbonique

oculaire traduction obsidienne

l’incandescence triangulaire frémit

sa translation dimensionnelle s’anime

les faisceaux les vaisseaux irradient l’ultraviolet

la célérité sonde les épiphénomènes








mardi 23 novembre 2010

triple muse

.

〰•〰•〰•〰•〰• Au Revoir Simone : “Sad Song” •〰•〰•〰•〰•〰•



M U E - M É N A G E

J’ai pris la brosse et je me suis brossé les cheveux pour en chasser les confettis qui à l’approche du sol ont crépité en de petits soupirs comme un ultime écho de cette fête achevée aux invités partis (combien de citrouilles pour combien de scooters et combien de princes charmants pour un seul cœur.?) et puis j’ai récupéré les bougies dans la poubelle au milieu des gobelets en plastique, des assiettes en carton, des serviettes en papier, le tout couvert de traces de rouge, de tarama, de chocolat, et cætera. J’ai planté les bougies dans la terre de mon vieux ficus qui décidément a trop peur de grandir, j’ai tiré les rideaux, j’ai éteint la hi-fi, vidé les cendriers, je me suis fait du thé avant d’allumer les bougies et sur le mur j’ai vu danser ces lutins qui ne sortent que très tard dans la nuit ou très tôt le matin, comme il vous plaira, si ça ne tenait qu’à moi… Ensuite j’ai été réveillée par la sonnette de la porte d’entrée, c’était Olivier qui venait chercher son portable oublié ici, même qu’il n’avait pas fermé l’œil à l’idée désespérée de perdre le contact avec tous ses amis, mais non il était juste à côté du mien et ce furent de belles retrouvailles, il en avait les larmes aux yeux et il m’a serrée dans ses bras pour me remercier tout en étant désolé d’avoir oublié les croissants. C’est pas grave j’ai fait et je l’ai embrassé et puis on a baisé et j’ai même joui deux fois dont une avec ses doigts, avant ou après, je ne sais plus laquelle. Bien qu’il m’ait dit je t’aime on ne s’est rien promis, ça valait mieux comme ça, et quand il est reparti j’étais contente pour lui, il avait eu ce qu’il voulait et moi aussi. C’est alors que je me suis souvenue des bougies mais ce souvenir en fut le seul vestige car j’avais beau chercher elles avaient disparu. Ainsi deux décennies et demie avaient fondu ou s’étaient enfouies sous une terre un peu grasse ou avaient été ravies par des esprits nocturnes — qui aurait le culot de prétendre connaître la vérité si toutefois elle existe.? La seule chose dont j’étais à peu près certaine c’est que j’entrais dans ma vingt-sixième année et tous les lutins du monde, imaginaires ou non, ne pouvaient rien y faire. J’étais loin d’en avoir fini, il me fallait encore ranger.


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Betty Pages
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lundi 22 novembre 2010

une certaine plume

Je continue à la vivre autrement.
Elle ne peut pas être oubliée — dans l’oubli —
elle n’est en aucune façon construite,
et ce qui n’est construit ne peut être démoli : l’enfance est.

Jean-Pierre Bertrand (Jean Daive, Intégrale et Latéralité, cipM).



elle ose se rêver
elle dit s’amuser
elle dit qu’elle ose s’amuser
muse de rêve elle dose ses édits
elle s’amuse à dire un rêve osé
elle dit amusée qu’elle est une rose rêvée
elle ose dire qu’elle s’amuse à rêver
elle rêve de s’amuser à le dire osé
elle dit qu’elle rêve de s’amuser à l’oser
elle ne s’use jamais
et ça l’amuse d’oser le rêver
et de le dire comme elle l’entend

dimanche 21 novembre 2010

dit vin d’or ange

.
Et l’esprit fut
dans un A
l’O de lumière

déchaîné par la tempête


bleu rouge s’affrontent

encore et toujours
aux portes
de l’un conscient

l’homme attend...



Je mange
l’orange

de la muse

gourmande…


Qui philosophe

juste en face

en quarts d’heure


Tic tac


Entrez


Je viens panser
un quartier d’enfance à pleines dents




__
/\
carOline
H ! C K S

vendredi 19 novembre 2010

et le verbe s’est fait chère

.
“QUE ME DEMANDE-T-ON, AU JUSTE ? SI JE PENSE AVANT DE CLASSER ?
SI JE CLASSE AVANT DE PENSER ? COMMENT JE CLASSE CE QUE JE PENSE ?
COMMENT JE PENSE QUAND JE VEUX CLASSER ?

GEORGES PEREC, “PENSER/CLASSER”.

Ma mère (85 ans bientôt) est aujourd’hui entre deux mondes, atteinte de la maladie d’Alzheimer. La majeure partie de sa vie fut consacrée aux autres. Elle s’était aussi créé un monde bien à elle, empreint d’humour et de poésie. Cela allait jusqu’à transformer en joie des petites choses anodines, comme ranger des affaires dans des cartons et annoter ces derniers. Par ces photos récemment prises dans le grenier familial, je veux donc lui rendre hommage prenant comme support la Planète des Signes.
Et je tiens à rappeler que si je suis jardinier, photographe et animateur, c’est grâce à toi chère maman que j’AIME.
Un grand MERCI également à Jean-Bernard.

Vincent le Jardinier

P-S : Le nom du poète oublié de cette première photo est Alphonse de Lamartine.

╰✩╮╭✩╯

ses pensées

se profanent
ardentes à petit feu
dardent leurs dernières braises sur la mémoire enfer blancreligieusement mise en boîte

vidéepropre

aux quatre

coins du


transport


et les souvenirs de papier.
b.u.l.l.e.s

° ○⃝
◦⃝` º ⃝⃝ ⃝⃝⃝⃝ º

⃝⃝` °
╰╯
⃝⃝⃝⃝◦⃝。o ○ ╭╮ °

˚ ◯⃝ ◯⃝ ` ° ˘ é.c.l.a.t.e.n.t ⃝⃝` °
◯⃝ ` º ◯⃝ ╰╯ `
entre les pages du livre de l’enfance en face

languesê t r e
a n g e
e r r e


tours de babil
le petit lit
entre les lignes
cale son bréviaire
dans un tiroir



les étagères
vont à l’étage

quand une ampoule
___ se modèle
face aux points noirs

alliance royale la liane danse le lion s’avance


lève le
rideau

monté au cierge

bénit désarme sa médaille
& l’infortune de son revers



texte : ʝҽɳҽɳÐ ⓣɦⓞɱᴬʂ
ⓟ卄☼ⓣ☼ʂ ☛ Ⓥⓘɳ©ҽɳⓣ Ⓛҽ ʝᴬⓡÐⓘɳⓘҽⓡ ☚


A P O S T ↕ L L E


((((((((: merci à Emmanuelle Masini pour le lien :))))))))


jeudi 18 novembre 2010

sagesse proverbiale

.

Rien ne sert de souffrir, il faut mourir à point.
Les mûres ont
des groseilles.
Il n’y a pas de mémé sans yeux.
À l’horrible nul n’est vu.
La grossesse est la mère de tous les fils.
Une oie n’est pas
une plume.
On n’attrape pas les louches avec des maigres.
Qui sort frime.
Qui va à l’impasse perd sa classe.
L’agent n’a pas de peur.
La nuit tous les papas sont finis.
À bon la, bon fa.
Il faut bien que paresse se casse.
La connerie
vient en cassant.
Tous les shampooings mènent à l’aquarium.
Bien mal soumis
n’invite jamais.
C’est dans les vieux lavabos qu’on fait les bonnes coupes.
Aux paysans les mains zen.


┠──────────────────────────────────── Mona





● ◆ ●





Rien ne sert de mourir, il faut souffrir à point.
À bon achat, bon débarras.
La caresse est la mère de tous les orifices.
Une voix
n’est pas enclume.
Il faut bien que tendresse se tracasse.
Les murmures
ont des abeilles.
C’est en mouchant qu’on devient moucheron.
L’ami ne fait pas
l’iguane.
La sécheresse est la mère de tous les supplices.
Aux accidents
les mains vilaines.
La nuit tous les gras sont frits.
L’apathie
vient en rangeant.

Qui va à la crevasse perd sa grâce.
Le yéti vient en neigeant.
Tous les parchemins mènent à l’homme.
Au terrible
nul n’est venu.


┠──────────────────────────────────── JBT

mardi 16 novembre 2010

préceptes de nuit

.Chaque mot est une incantation.
Celui qui appelle l’esprit
— le fait apparaître.


Novalis, Le monde doit être romantisé.










qui demande conseil acquiert la distance
qui replace l’instant réalise son regard
qui replie sa conscience prend de la hauteur

les racines nourricières de l’honneur
s’abreuvent aux lèvres de l’ombre
l’onde porteuse s’impose
par la commissure de ses ouvertures
l’effacement cultive la souplesse du soutien
sa majesté s’abstient

prudence se détache du délai des attaches
le tri se fait tout court
et concourt à la gestion de sa gestation

s’arme le cœur sans apprêt
au passage des ravins qui l’entraînent
le tamis élude l’inconsistance avide
l’attitude distille sa constance

s’ancre le temps des chants
les oiseaux manquent à l’appel
ils s’échappent à l’intérieur
quand profondeur égale hauteur pérenne
à la veille du grand jour fécond
que détermine du fond de l’heur
l’auteure égale paix reine
depuis l’enfouissement de sa valeur intime

chance onde apprêt Midi

.

Travail
typographique de Nicolas Millot
autour du poème Chanson d’après-midi,
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal.

la vie ne dort jamais

.


Tant bat ton pouls orgie



Tant bat ton pouls merci



Tant va la vie _____chut



__________ BERNARD HEIDSIECK




photo Ⓥⓘɳ©ҽɳⓣ Ⓛҽ ʝᴬⓡÐⓘɳⓘҽⓡ
(villa Ephrussi de Rotschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat)

Ma sève pense
à la grande ville
où une forme de feu
invente,
parce qu’il est l’heure,
l’attraction
du flux
pour le reflux.

Un peu avant
ou
juste un peu
après,
à travers l’exacte absence
du jour et
de la nuit,
les pôles se reconnaissent.

Léger souffle du silence brisé…

À chaque minute
à chaque seconde
la musicienne de braise
bouscule tout,
orgueilleuse
et souveraine,
de sa folie bondissante.


________

JEAN-LUC LAMOUILLE
________


tant doux le monde corps

.
Je ne subis pas ___ La guerre des ___ombreS

Une poignée de paix
s’était attardée sur __ la nuit,
quand tout le monde dort
___plongée dans l’imaginaire
les
brumes ne crachent plus ___ s u r _ l ’ a m o u r

Maîtriser le temps par _ autoportrait

des
SILHOUETTES VUES DE PRÈS
se faire entendre en plein air

La
lune a préféré partir dans les neiges de l’ombre.

L a _ D a m e_ _ E S T _ B E L L E ,
sous l'impulsion _de la syncope
_____________________NOCTURNE,
________dans ce
_
grain de _
peinture.



____________________TRISTAN