vendredi 15 octobre 2010

sérénité

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Un énorme lézard, diapré d’un éclat vert émeraude,
poursuivit un papillon. Il se sauva en s’envolant dans l’éther.
Des ailes ! mais oui, des ailes !
Un jour, nous aussi nous aurons des ailes.

Hedwig Dohm, Deviens celle que tu es.






J’ai pleuré sur des vers de Rimbaud, de Baudelaire

Quelques nuits embuées de lueurs glacières, à avancer, sans but

À rencontrer à moitié ivre des perdus volontaires
Qui refaisaient le monde en croyant le défaire, en croyant le refaire

Je me nourris d’une utopie fertile, qui grouille dans ma cervelle
Comme les vers

J’ai mangé ma vie comme on tourne la manivelle
D’une boîte à musique, jusqu’à ce que le silence craque sous mes pas

De l’automne à l’hiver, j’ai vu des malsains maladroits
Rechercher lâchement un bonheur solitaire

J’ai goûté dans ma main une saveur d’amour
À ce goût aigre enfin qu’on reconnaît toujours

Celui qui passe

J’ai perdu l’amitié, j’ai gagné l’amitié
J’ai donné j’ai reçu, j’ai donné j’ai reçu, j’ai donné

De l’étoffe de soie à l’étable en bois, le seuil de ma porte, au diable la fierté
Manger des chips et du caviar, dans un pyjama sale

Qu’un jour je voie ce qu’il y a en moi
Comme sur une eau-forte

Elle représenterait un mirage
Une femme voilée
Avec les pieds dans l’eau, la tête dans les nuages

Ce ne sont pas ses ailes qui l’empêchent de voler
Mais ces étaux étroits qu’elle s’est créés

Forteresses

Infranchissables quand elles viennent du passé

C’est une pluie qui lave, qui mouille à l’intérieur
On a peur qu’elle transperce
Tant qu’on n’a pas péché, elle glisse, elle coule sur le corps
Nu

Comme un navire glissait, sur l’océan naguère
toutes voiles gonflées par le vent

Celui qui passe

La goutte de pluie peut être engloutie, chargée d’énergie malade
Par ce corps vibrant, d’ondes frénétiquement malades
Faut-il la transpirer ?

J’ai marché sur le sol de cette terre lointaine
J’ai foulé de mon pied ce sable chaud
Ébène
Je les ai vus

L’insouciance d’un temps qui passe en silence
et qu’on lit pourtant, parce que dans son sillage tout y est écrit, et sur leurs visages

Le livre du non-dit déploie ses pages, innocent
et exhibe obscène ce qu’on ne veut pas voir

Tout y transpire
Parce que tout ce qu’on peut lire
est écrit dans le sillage de la vie

Cette eau qui fait du rentre-dedans à l’intérieur
Qui veut sortir, par tous les pores, transpire la vérité, trahir la vérité

Quelques stigmates de vie coulent aujourd’hui dans mes veines
Faut-il s’en préserver ?

J’ai surfé sur la vague de l’« avoir l’air », de ce savoir-faire
qui ne fait finalement pas grand-chose, ou presque rien
Je me suis noyée, apnée trop longue de superficialité
On s’étrangle

Croyant couper mes chaînes, j’ai plongé dans l’ivresse
Bras tendu, corps gelé, le cri aigu d’une femme qui ne sait plus qui elle est

Je ne suis pas à la mode, jugez, jugez !
Je ne vous ressemble pas, courez, courez !

Emportée par le vacarme d’une incessante angoisse
Écartelée d’orgueil inassouvi, j’ai parcouru le monde pour un beau jour, capituler

C’est fini

Ça commence juste

Je ne veux plus être que ce que je suis
J’aimerai celui qui m’aime comme ça, et tous les autres

Je ne ferai rien d’autre que ce que je sais faire
Sans provoquer la vie, sans aller la chercher, sans chercher à me taire

D’une main tendue on peut sauver le monde
Mais qui peut nous sauver quand on semble perdu

Je voulais bâtir sur mes forces
J’avance aujourd’hui avec mes faiblesses, sans chercher à refaire

Casser les forteresses stériles, qui semblaient protéger
Avancer vierge, férue de vérité

Savoir que le bonheur est un moment infime
Mais que ces moments-là s’enfilent comme des perles sur un fil de soie

Et que les perles cassent, et que le fil casse
Faire attention

De cette précarité-là que naît l’émotion
Peut-être… juste de soi

De la sérénité naît l’intuition,
C’est une voie royale, que j’emprunte aujourd’hui

Sereine de vie, sereine de mort, sereine d’amour, sereine de moi
Merci



2 commentaires:

Yves a dit…

j’adore votre blog et votre façon de raconter tout ça. Bravo bonne continuation.
Tester son amour

Jean Bernard Thomas a dit…

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pour ma part j’ai bien apprécié les photos parfaites

http://jaimejepartage.blogspot.com/2010/10/photographe-prendre-photo-parfaite.html

surtout celle du chat dont l'ombre hurle avec les loups