mercredi 30 juin 2010

en nous sang noue

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Il n’est là-bas nulle blessure
Rien que bonté et rien qu’amour,
Cependant, derrière la porte,
Le verrou, c’est ton illusion.
Mowlânâ, dit “Roumi”.






Sans nous, les peaux d’étoiles languissent dans le désert. Sans nous, le soleil y dépose sa sueur. Sans nous, la nuit, le jour.

Je vois, sans nous, je vois, des terres libres.

Sans nous, les vermines et les fleurs, sans nous, les forêts et les plaines. Sans nous, le poulpe des profondeurs, sans nous, le dauphin.

Je vois, sans nous, je vois, des mers heureuses.

Sans nous, le souffle du vent sur les herbes, sans nous, l’eau qui tombe du ciel. Sans nous, les graines qui germent, sans nous, les pollens qui se dispersent.

Je vois, sans nous, je vois, des espaces fertiles.

Sans nous, les tremblements du dedans, sans nous, les feux intérieurs qui débordent. Sans nous, le centre de la terre.

Je vois, sans nous, je vois, des chaos joyeux.

Sans nous, les pensées illusoires s’effacent, sans nous, les actes blessants s’absentent. Sans nous, le mal retourne au néant.

Je vois, sans nous, je vois des êtres présents.

\\\\\ texte : Carole Fabre/////
/////dessin : Nick Wadley, Emergency (en cas d’imprévu)\\\\\
\\\\\image source : Asa Nisi Masa (Greta Garbo,/////
/////The Mysterious Lady, 1928, dir. Fred Niblo)\\\\\

mais onde la vision

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Je veux tuer ce qui est mort pour faire vivre ce qui est vivant. Plus le monde sera noir et plus il aura besoin d’être éclairé. L’enfance est traversée par un cortège de grands éteigneurs qui portent leurs idées, leurs opinions, leurs certitudes, leurs croyances reçues comme des cierges, solennellement. Ils croient éclairer mais en réalité ils éteignent tout ce qu’ils prétendent éclairer. La vraie pensée, elle, est immédiatement agissante, elle ne peut pas être simplement pensée.
Christian Bobin, La Lumière du monde.







une vision te rend la maison en ce moment

et une vision a vu les mains sur tout le mal

et le pouvoir accordé a choisi mon nom

et je lui montre la maison les mains sur les yeux

et ange force ton appel au nom nu ici






ramener aux êtres le temps

sa porte jour et nuit

fin à mort pour passer de l’autre côté du mur

en descendant dans sa peur

aime le cours avec elle au nom de ce moment

avec sa langue en paix et elle

et elle sa grâce à l’esprit d’un jour croyant






née sur un lit

née Ève

née de la plaine

née à la vie

une femme appelée elle

continue à faire du bien au temps

son corps une chambre est proche

nous rions dans la maison de ses eaux

quand elle sort à genoux vers le corps et les yeux

Ève elle vit

elle a la main vivante et le temps ouvrier appelé






un capitaine italien

pieu et cul en accord

a une vision

un ange entre chez lui

corne regard ange frayeur

l’ange l’oublie pour mon nom

il loge sur la mer

ange en appel attaché à un pieu

il terrasse la faim

ange repas vision nue

dans tes reptiles une voix tue

ange pur la voix tendre






lui ne sidère pas

déclaré pur

et aussitôt le ciel a la vision pour savoir

la maison de mon entrée loge mon nom

la vision écoute

me cherche debout sans hésiter

car c’est moi qui suis venu de la part du capitaine

un homme droit

un ange pour la nuit

main route intime

rencontre terre avec respect

Ève je suis un homme dans la maison

nom réuni autorisé






un ange entre dans sa maison

pur être

fréquent appel nu

aimer le jour resplendissant et ta prière portée

voie de mon nom dans la maison de la mer

tu as voulu

nous sommes ici

écoute

la parole aime

elle est la paix de tous les hommes

est arrivé Jean

et sa puissance a parcouru le bien et le diable témoins






dans le pays on fait la vie le don

non le moins

nous avons relevé les morts et les vivants

et les morts ont parlé de qui reçoit le don son nom

non le discours

le don

non le parler con

alors ces gens ont reçu le don

le nom de quelques jours avec eux

le rire

non sa critique






et ange j’étais dans la vision nue du ciel

regard intérieur sauvage

et ange pur du ciel pur

ce pur trois fois ciel

trois à la maison

me dit mené accompagné entré dans la maison

comme un ange dans sa maison

envoie mon nom à ta famille

comme tout comme nous

je me souvins de Jean avec l’accord

le don que nous avons

le don pour poser ce mot calme



texte : Jean Bernard Thomas
peintures “coquelicots” : Isabelle Schneider

mardi 29 juin 2010

la musicalité de l’air

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While My Guitar Gently Weeps (The Beatles) by Jake Shimabukuro, ukulele.




Échappons à cette traversée

J’écris en puisant l’encre de la source imaginaire, gisement d’un rocher théâtral. La faille terrestre en effusion nourrit la création

Je représente l’apparition d’une disparition tacite et souterraine, qui serpente le long de la roche effilée, qui s’étouffe au fond d’un gouffre infernal

J’imagine la modification d’une écriture singulière, tracée par les sillons de l’eau féconde et sonore. Autour de moi naît un jardin d’Éden, lieu où la lune est une veilleuse toujours allumée

Je souffle et j’inspire la musicalité de l’air, répétition générale des nuages obscurs. La nébuleuse envoûte les branches énervées de mon être

Je porte en moi le tourbillon d’un texte, d’une représentation sans cesse inachevée par le flux de la vie, par le torrent inépuisable des lectures et des mots

Je visite le mur invisible qui me sépare du public

J’ai terminé de peindre le bleu du ciel qui pesait sur mes épaules. Seul reste le chant chatoyant de l’orchestre sous les balcons du spectacle vivant.


..Catherine Caby


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Atelier d’écriture à la bibliothèque du Merlan, Marseille,
le 18 mai 2010, avec le concours de Cultures du Cœur.
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image : Animated Albums


crise étale aime rôde

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pratique

la nouvelle montre


épouse le sommet du cristal


porte à l’est au nord au sud et à l’ouest

une mesure égale à sa hauteur même






émeraude

en place du soleil

sa lumière née

entre dans ce livre de songe

entre dans le fleuve de cristal


au milieu de la vie





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images : Love Dance Of The Saroos
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dimanche 27 juin 2010

label inconnu

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Je viens dans ton sein accomplir le rite
Le rythmique retour au pays d’avant-naître

Le signe animal de l’extase ancienne


Roger Gilbert-Lecomte ¶








si tout était dissous

si tout était absous


Allah minute même


tout serait absolu,


sans nulle perte ni fracas


tu reviendrais vers moi


comme si tu ne m’avais


jamais vue, ni tenue


au creux de TOI






ta balle


en bulle


fait tabula rasa,


une âme pour deux


dans un fauteuil étroit


c’est le cantique carpe diem


la scolastique de nos cerveaux


à angles plats alimente la fuite de ceux


qui errent en donnant l’impression d’y être.






NB : tu me trouveras dans tes chemins,


la clef est restée accrochée à tes cheveux




volons !






texte : Raphaëlle Sellès
patchwork “Alléluia” : Marie-Hélène


roue chant question ∏ un pont

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pourquoi pourquoi

tu pleures
?

parce que
j’ai ouvert
les yeux
les yeux
\__/
Caroline Hicks /_
\_& Jean-Bernard Thomas_


Photo source : Chateau Thombeau, It’s All Good!

vendredi 25 juin 2010

temps brasse, coulent heures

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LA PLANÈTE DES SIGNES VOUS REMERCIE LES-YEUX _◯_ LORS DE NOS PREMIERS PAS NOUS N’AVONS PAS FAIT QUE DE BELLES CHOSES MAIS AUSSI DE MAGNIFIQUES _◯_ TOUS CES PERSONNAGES SONT FICTIFS _◯_ S’IL FALLAIT ENCORE LA PREUVE DE L’EXISTENCE D’UNE VIE EXTRATERRESTRE _◯_ DÉSORMAIS PLUS AUCUNE RAISON D’ALLER BOSSER _◯_ PENSER À CHANGER LE JOUR LAVER LE CIEL ARROSER LA POUBELLE _◯_ PENSER À SEMER LES LOUCHES BRÛLER LES SOUCHES _◯_ PENSER À SOIR PLUTÔT QU’ENNUI _◯_ PENSER AVENANT PLUTÔT QU’AVENIR _◯_ NOUS NE VOUDRIONS PAS VOUS CHOQUER ET C’EST POURQUOI UN DISPOSITIF DE PROTECTION A ÉTÉ PRÉVU À CET EFFET PAR LES AUTORITÉS COMPÉTENTES _◯_ À PRÉSENT NOUS VOUS PRIONS DE BIEN VOULOIR NOUS SURVIVRE _◯_ NOYADE SURVEILLÉE ________◯




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seul seulement le silence


et la résonance du poème en soi


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peintures : Valérie Blanchard


c’est la première

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Et qu’on comprenne bien que nous disons ”jeux de mots”
quand ce sont nos plus sûres raisons d’être qui sont en jeu.
Les mots, du reste, ont fini de jouer. Les mots font l’amour.

André Breton, Les Mots sans rides.





maison pour me bâtir moi-même
vous belle
don le cœur
aux appels de vous
toujours vous
être
être nue
juste vous
ange

la mort
colère du regard
se mire
jet de pierre
garde un esprit coupable
ce mot mourut

et le meurtre de sa mort en prison annonce la nouvelle
principale annonce
entière parole
le miracle des esprits guéris
la joie de la magie appelle ce don magique en elle

non au sujet du son su
mon ton accompli en rire a reçu ma prière
le saint du un au nom du don
et Jean en accord avec le don de ton cœur
aux yeux de ta pensée
et tu es pour moi la parole du retour
en chemin il annonce la nouvelle Marie

fonction en ange
direction en route
son chemin nu
trésor de reine
nu le retour
son livre-esprit
ce livre en l’homme
sonne m’éclaire
monter pour lui
sage écriture
comme l’eau
reste un mot
justice
qui parle de sa vie
qui parle de lui-même
la parole
passage de l’écriture en chemin et en eau
l’eau de tout ton cœur

et l’homme dans l’eau
sorti de l’eau l’esprit joyeux
à tout moment trouve des lettres en chemin
ma lumière entend une voix
et la voix dit que tu es toi sans dire un mot
la voix et les yeux par la main
ange apparu


texte : Jean Bernard Thomas
illustration : Paisley by Lakhsmita Indira
vidéo : Une castastrophe de Jean-Luc Godard