dimanche 9 mai 2010

autodé(rision)

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L’approche de l’absolu se signale par le rire.
  
Michel Tournier, Le Vent Paraclet.




 
il passe la porte d’entrée en montrant patte noire
on s’y méprend atout venant on le croit pris au piège

il ose pousser à bout la belle ignominie

pour la cueillir fleur entrevue sous un ciel démasqué

c’est un beau parleur séducteur sécateur
du secteur
de traverse en dehors des passages motorisés

on lui prête main-forte en voulant le ligoter

il joue à Houdini et le voici à vos côtés

il s’échappe par la plinthe et c’est la clef

il prêche la paix à poings serrés
sur les idiomes les idioties
et la guerre est une dent contre lui-même

qu’il a la sagesse de ne pas gâter

autour de lui les bouteilles pleuvent mais elles sont vides

retour à l’envoyeur offert en postérieur

il trébuche et l’on rit
ronce à muse de lui

il marche droit sur vous et c’est son ombre qu’on voit

et la sienne qu’on vit

il a l’outrecuidance de vous croire aussi bien que lui-même

c’est qu’il est un peu fou de ne pas vous prendre
au sérieux
qu’il n’est pas
du tout
quand il pleure comme un môme pris sur le fait

d’avoir sonné la larme qu’il vous avait volée

une fois les armes déposées
il est un clown triste de vous savoir cloué
rigolant encore de la supercherie
qui vous a fait croire qu’il est pire que vous
à manger du bon dieu tout en chiant du diable




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