vendredi 30 avril 2010

boire une gorgée de milliers d’oiseaux

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toute parole ne fait pas des mots
la vie, ses poings derrière les troncs des cathédrales
beaucoup de gens qui se changent en obus
des plaisanteries, surtout les femmes
et des gravats jusqu’au jardin d’enfance
quel malheur que je ne sache pas pleurer
le pont est traversé par le jour électrique
pris encore dans un cirque affecté
c’est le silence immobile qui réfléchit
les ruines de la pluie
je pense aux discours des larmes
ces regards qui gentiment pédalent
et chargent le chemin de l’hiver
la frénésie des dialogues abandonnés
des chiens aimants de votre sacrifice
je n’y vis que de bons éclats gênés
les tambours du premier orifice
l’aube de leur obscurité

jeudi 29 avril 2010

quelque chose

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J’ai vu un chat, et je ne suis pas un animal. Parce que je sais parler et je suis contente. J’ai entendu des choses, avec mes yeux je vois tout et avec mes mots je parle. J’ai dit quelque chose mais je ne parle pas de voitures ni ne vois la pollution. Mais si tu hantes je te regarde. Et si tu pleures je te parle. Et avec mes mains je t’ai pris. Mais si tu cries tu m’énerves, mais si tu chantes je chante aussi. Je n’entends pas les chansons françaises, je ne sais pas parler très rapidement, je ne suis pas un animal. Avec les dents je mange. Avec mes rêves je vais très loin. Et avec mes jours je fais ma vie. Et déjà j’ai dit quelque chose.

MARTURRI

Atelier d’écriture à la bibliothèque du Merlan, Marseille,
le 27 avril 2010, avec le concours de Cultures du Cœur.


ouate Ève heure

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♡≈≈♡≈≈♡≈≈♡≈≈♡≈≈song: “United States Of Whatever” by Liam Lynch
video by Michael D. Roma≈≈♡≈≈♡≈≈♡≈≈♡≈≈♡≈≈
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partage nos genèses

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je suis fidèle en amitié

propre comme de l’eau

tranquille, calme

lumière dans le monde

un ruissellement

le goût du partage

plaisir, je me sens bien

née nouvelle

préparée comme une pâte

plaisir du monde en famille

l’accueil, les retrouvailles depuis longtemps

le contact d’un sourire


L a l a

Atelier d’écriture à la bibliothèque de Bonneveine, Marseille,
le 29 avril 2010, avec le concours de Cultures du Cœur.

m’aime si tu me manges

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W_ o_ r_ d_ s __ b_ y ___ N_i_c_k _ _W_a_d_l_e_y





De mon désespoir en général, j’aurai pu plus que ce que j’ai été, par rapport à la même chose que toi. Tu sais, je ne suis qu’une femme et j’ai vécu l’indispensable et le non-dit. On ne sait jamais, folle comme je suis, je te mordillerai les jours de pluie et mes jours de colère, mais pour guérir mon vide je ressusciterai la vie et je te suivrai et tu m’ouvriras toutes les portes secrètes. Mais tu me guideras, même si tu me manges, je pourrais te crever le cœur pour l’éternité.


CHRISTIANE MARTINEZ

Atelier d’écriture à la bibliothèque du Merlan, Marseille,
le 27 avril 2010, avec le concours de Cultures du Cœur.


mercredi 28 avril 2010

tout s’écroule

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Ce qui m’ennuie, c’est où je pourrais aller aujourd’hui. Les grouillements de la rue me racontent si je dois être agréable. Libre aujourd’hui, un jour de pluie, l’Acropole dit que les sirènes n’existent pas et je ne crois que ce que je vois. Mon livre préféré ne plaît pas à beaucoup de gens de très bonne humeur. Je reste muette et peut-être ferais-je de même. Je pleure aussi. Tout s’écroule. J’erre aussi. Je croise les doigts. J’ai tordu le ciel, j’ai conquis les couleurs, j’ai mordu la pomme, j’ai délivré mes angoisses, j’ai grimpé sur l’Histoire du monde et j’ai annulé la bêtise.

PV

Atelier d’écriture à la bibliothèque du Merlan, Marseille,
le 27 avril 2010, avec le concours de Cultures du Cœur.


le chant du seing

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Érection du ciel
Dans le pantalon usé du matin
L’astre se désacralise
À petit feu nous gagne
Le sentiment de la chair
Et toi tu avances dans ta peau
Dans tes os et dans tes mots
Dans la ville dévorant objet
Décalcomanies tes caresses rewind
Lâchent leurs volatiles messagers
Dans la fibre optique ils embrassent
L’amour en son musée
Arriveras-tu à empoigner l’olifant
Sur la table des modernités
Souffleras-tu mon nom
À l’infini que rien ne résume ?
Je tremble entre mes murs de toutes mes ronces intimes
Je m’arrache les veines
Et le berger me passe au tamis de son étoile


l’être ange demeuré borderline

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L’étrange demeure présente le travail de Martine Derain, une exploration des espaces complexes et des discours où se voient et s’entendent les séparations, les conflits, les places assignées, les révoltes. En recherche des failles, des seuils, des passages, Martine Derain crée des formes, éphémères ou pérennes, utilisant divers matériaux allant du papier au béton. Celles-ci explorent un rapport singulier et documenté au contexte dans lequel elles apparaissent. Une longue période d’enquêtes, de rencontres, aboutit à la forme visible, cristallisée, pendant que « l’appareil » documentaire constitué de la recherche à la réalisation permet d’en restituer la démarche dans les lieux « protégés » de l’art, musées, galeries.

Seront exposées les œuvres des travaux :

Palestine | Attention à la fermeture des portes | D’un seuil à l’autre

L’exposition s’inscrit dans la thématique Borderline et sera présentée du 30 Avril au 12 Juin 2010. Le 30 Avril à 19h30 projection du film Trajets de Vies trajets de Ville en présence de Martine Derain.

Y a-t-il une méthode "Martine Derain" ? Ou plutôt, en quoi le travail de Martine Derain soulève-t-il avec précision, entre art et politique, des questions de méthodes ? Déjà, ce questionnement, où se glissent l’imprévu, le jeu de l’artiste avec les codes, les pouvoirs, avec des petits bouts souvent dérisoires mais peut-être d’autant plus vivants et plus redoutables, dépasse d’un cran qualitatif les simples évidences de beaucoup d’interventions artistiques pseudo-politiques, qui s’en tiennent trop souvent à une critique post-politique, parfois jusqu’au cynisme le plus odieux. C’est déjà se situer au niveau de friction, de confrontation violente, entre un réel et ce qu’on en dit, dans des tensions réciproques, asymétriques. C’est déjà serrer les enjeux d’une situation avec sa complexité humaine, et la mettre en relation avec le sens qui lui est donné. Le politique a à voir avec l’institution de la parole, sa répartition dans la société, les fonctions terribles de la parole. Il y a finalement toujours quelque chose de la psychanalyse institutionnelle dans le travail de Martine Derain, au sens elle utilise un seul moteur, un désir qu’il faut dire moins politique que politisé. Loin d’être accablé par un tel projet dans sa rigueur, nous sentons au contraire que l’audace de sa raison libère notre légèreté, notre vie, ses interstices.

Extrait texte Paul-Emmanuel Odin, 2009 (texte de présentation - conférence de Martine Derain à l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence le 23 mars 2009).

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source



Place à l’Art (fin) : place Jean-Jaurès

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P L A C EN E T T E
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PARTAGE

si je traverse une découverte rencontrée
j’ignore où je m’évade
mais je voyage
alors je vole vers une ouverture


Véro Flye Sainte Marie



VOILÀ LA PEINTURE

si je remplis une imagination qui regarde

j’ignore où je m’éclaire

mais ce que je dessine

alors je colorie une gaieté



Marion P.



LA REPRISE

si je crée une danse qui écoute
j’ignore où je m’enregistre
mais je chante
alors j’imagine une écriture


Oumy & Anta N’Diaye



LA RAME

si je flotte une nage qui navigue

j’ignore où je me noie

mais ce que je coule

alors je vogue en plongeant



Moana



JE ME PARE

si je blanchis une grillade montée en neige

j’ignore où je me brûle

mais ce que je cuis

alors je poivre un mélange



Charles Salvy




COMME ELLE M’AIMA

si j’accomplis une rose partie

j’ignore où je m’offre

mais ce que je séduis
alors j’honore une souffrance


Jean-Bernard Thomas




“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place Jean-Jaurès à Marseille, le dimanche 18.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.


Place à l’Art (5) : place Jean-Jaurès

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P L A C EN E T T E
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L’ENCHANTEMENT


si je découvre un déplacement voyageur

j’ignore où je me divertis

mais je m’exprime

alors je pense un rêve



Lhyzee




LA PROMENADE

si j’illumine un jardin transplanté

j’ignore où je m’éclaire

mais ce que je sens

alors je récolte une marche



Mona Thomas



EN RIRE

si je plane lors d’un rêve s’égarant
j’ignore où je me survole
mais je me retrouve
alors je séjourne dans un chant


Pascal 8



L’ÂGE DE LA FLEUR

si je mûris vers un épanouissement jouissif

j’ignore où je m’aime

mais ce que je m’émerveille !

alors je festoie dans la découverte



Rody



CARESSE

si je m’envole loin d’une violence qui respire

j’ignore où je souffle

mais je viens

alors je vais vers un voyage



Cendrine




À L’ÉCOUTE

si j’échange un rire épanoui

j’ignore où j’aime

mais je danse
alors je transforme une découverte


Caty Chaney



L’ART À LA PAGE

Si je m’amourache en un frisson qui respire,

j’ignore où je me rencontre

mais… ce que je jubile.

Alors je m’émerveille d’une vibration.



Jack Farmer




L’IMAGINAIRE RÊVÉ

si j’épanouis une expression qui participe

j’ignore où je m’amuse

mais je m’envole

alors j’apparais en imagination



Mimi Sicu




“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place Jean-Jaurès à Marseille, le dimanche 18.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.


Place à l’Art (4) : place Victor-Hugo

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P L A C EN E T T E
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DÉPLACER

si je recule une avancée placée
j’ignore où je me vois
mais ce que je devine
alors j’entends une compréhension


SZ



S’ALLONGER

si je picole un bronzage rêvé

j’ignore où je me mate

mais je nage

alors je lis la glande



Stéphane G.



LE RASAGE

si je pêche une éducation soutenue
j’ignore où je me donne
mais ce que j’isole
alors je penche une remarque


Florian B.



RIRE

si je confie un voyage écouté

j’ignore où je m’amuse

mais je discute

alors j’aime une fête



Sophie L.



TROUVE !

si j’éparpille un départ enrichi

j’ignore où je me tiraille

mais je recherche

alors je perds un cheminement



Samouille






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“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place Victor-Hugo à Marseille, le dimanche 18.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.

Place à l’Art (3) : place Victor-Hugo

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P L A C EN E T T E
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L’ENVOL


si je découvre une nage rêvée

j’ignore où je pars

mais ce que j’aime

alors je profite d’une jouissance



Djanis




LE GRAILLON

si je suçote une collation baisée

j’ignore où je déguste

mais je mords

alors je vis un saut



Michel Polnarêve



OBSERVING

if I smell one kissed touch
I don’t know where I hug
but what do I feel?
so I travel away from a big love


Shay Mizrahi



LA TOUX

si je guéris d’une fatigue couché
e
j’ignore où je saigne

mais ce que je consulte

alors je soigne une raclure



Akani



VISITER

si je respire une gesticulation plongée

j’ignore où je m’échange

mais ce que je traduis

alors j’ouvre une découverte



Catherine Roux




PARTIR

si j’envie un gain gardé

j’ignore où je
jouis
mais j’aime

alors je tiens une acceptation



Denis Hurtevent




“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place Victor-Hugo à Marseille, le dimanche 18.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.


Place à l’Art (2) : place de la halle Puget

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P L A C EN E T T E
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L’OFFRANDE

si je croîs en une grandeur intériorisée
j’ignore où je me repose
mais je m’éblouis
alors j’engendre un accueil


INTÉRIORISÉE

si je croîs en un éblouissement offert
j’ignore où je m’accueille
mais je me repose
alors j’engendre une grandeur


Isabelle Aime



AIMER

si je mûris un approfondissement partagé

j’ignore où je désire

mais ce que je pleure…

alors je crée un doute



Line



PLEURE

si je prends un amour visible
j’ignore où je me chante
mais ce que je sens
alors je mens
par la naissance



EHD



CHOUCHOUTER

si je savoure une pensée rigolote

j’ignore où je m’adore

mais ce que dîne ?

alors j’aime un baiser



Marianne B



LA SÉDUCTION

si je ris d’une détestation rêvée

j’ignore où je me touche

mais ce que je chante

alors je joue un partage



Florêve




L’ACCÉLÉRATION

si je grimpe à une aide emportée

j’ignore où je
me sauve
mais je brûle

alors je viens travailler une extinction



Aliou




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“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place de la halle Puget à Marseille, le samedi 17.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.

Place à l’Art (1) : place de la halle Puget

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P L A C EN E T T E
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LE DON


si je touche une évasion livrée

j’ignore où je reçois

mais ce que je parcours

alors j’enrichis une découverte



Zoulie




LA BAIGNADE

si je danse un jeu chantant

j’ignore où je me regarde

mais ce que je saute

alors je promène une animation



Cynthia



ÉCOUTER

si j’ouvre une création rapide
j’ignore où je chante
mais je me rends disponible
alors je me marre
pour une liberté riante



Clochette



LE COURONNEMENT

si je chauffe une cachette cuisant
e
j’ignore où je me balaie

mais ce que je bronze…

alors je joue une caresse



Linda TDA



ASSISE

si j’attends une écoute nettoyée

j’ignore où je me quitte

mais ce que je descends !

alors j’éclaircis un rêve



Laurence A.




LA HALLE PUGET

si je rigole à un croisement criant

j’ignore où je
joue
mais ce que je rencontre…

alors je discute en confidence



Sofia Vanessa




“Poësimatic” ou comment se tirer son autoportrait en poésie, performance animée par Jean-Bernard Thomas place de la halle Puget à Marseille, le samedi 17.avril.2010, dans le cadre de “Place à l’art” (“l’art sur les places, dedans-dehors, une histoire de déplacement”, édition.#0). Conception, réalisation et décoration de la cabine.: Denis Hurtevent. Production et organisation.: les Têtes de l’Art.